MAGAZINE
Chez Aldo

Magasin de confection historique à Cefalù ouvert dans les années 50, Chez Aldo a su s'adapter au fil du temps aux évolutions de la mode italienne et propose toujours une large gamme de vêtements recherchés avec un grand éventail de grandes marques.
Quelle est l’histoire de Chez Aldo?
La boutique a été ouverte en 1951 par ma mère, Valente Elisabetta, fille d’anciens marchands de Mazara del Vallo. Nous avons commencé avec de la maille et seulement ensuite, à partir des années soixante, avec la confection. C’est dans les années soixante, en effet, qu’a commencé le tourisme à Cefalù grâce au Village Magique, l’actuel Club Med. Les touristes français représentaient notre clientèle principale: ils fréquentaient notre boutique et recherchaient surtout la maille italienne. Le nom de la boutique, « Chez Aldo » (« Da Aldo ») vient de mon frère Aldo et de la façon dont les françaises s’exprimaient à propos de notre boutique. Nous avons donc commencé à travailler pendant une quinzaine d’années surtout avec les clients du Club Med. La pérennité du magasin a évidemment contribué, au fil du temps, à créer un cercle de clients fidèles soit de Cefalù, mais aussi des villages des Madonies environnants.
Quelles sont les grandes marques que vous avez sélectionnées?
De toutes les marques que nous avons eues, je me souviens particulièrement d’une ligne Valentino très célèbre dans les années 60, « Miss V », qui était un très joli prêt-à-porter de qualité. Ensuite, de nombreuses marques se sont alternées au cours des années, parmi lesquelles n’ont jamais manqués des classiques comme Armani, Armani Jeans, Ferrè, mais aussi Cavalli et Dolce et Gabbana. Ces grandes marques de la mode italienne de ces dernières années sont particulièrement appréciées des touristes russes, présents surtout en septembre et en octobre, et en général du marché de l’Europe de l’Est qui exprime un vif intérêt pour le style italien.
Est-il possible d’avoir quelques indications sur les prochaines collections de la nouvelle saison?
Pour la période printemps-été, nous nous consacrons avant tout au thème de la cérémonie: c’est notre point fort, surtout parce que nous offrons un large choix. Nous avons une clientèle fidèle qui compte sur nous, année après année, pour le choix des tenues pour leurs occasions les plus importantes. Nous habillons à la fois la jeune femme et la dame, en effet notre clientèle va d’environ 30 à 60 ans, et comprend à la fois des femmes et des hommes. La plupart des marques que nous avons pour les cérémonies sont surtout Musani, Soani, Armani. Pour le marié, nous vendons avant tout le classique Armani, mais aussi John Barrit, qui propose des vêtements plus jeunes.
Pour ce qui concerne l’histoire de Chez Aldo, comment, ces dernières années avez-vous fait face aux changements du marché de la confection?
Au début, nous vendions de la maille estivale: c’était un peu hors de propos, mais nous avons trouvé un produit très apprécié surtout par les touristes français. Avec le temps, nous nous sommes adaptés aux changements du système de la mode italienne, en particulier avec la phase d’industrialisation. À partir de 1965, en effet, nous avons commencé à traiter la mode au niveau industriel, tant pour les hommes que pour les femmes. Nous avons commencé avec des marques qui représentaient à l’époque de grandes innovations telles que Cori, Happening, Rosier. Puis, à la fin des années soixante-dix, les grands designers sont arrivés et ont commencé à dicter les règles de la mode; on se réfère, par exemple, à l’avènement d’Armani, de Dolce et Gabbana, de Valentino. Au cours des dernières années, le marché de la confection a connu une grande évolution, avec l’émergence des Outlets Village partout dans le monde et l’avènement du commerce en ligne. Le commerce de l’habillement a donc subi d’énormes transformations, en particulier pour les petites entreprises, pour lesquelles ces nouvelles réalités sont devenues les principales ennemies, avec lesquelles il est impossible de rivaliser.
Il est difficile pour une petite entreprise d’exister sur un marché mondial très concurrentiel où règnent de véritables géants. Cela a évidemment, et aura encore plus à l’avenir, comme conséquence, la disparition de nombreux commerces, à la fois dans notre ville et dans les villages alentours.
Quel est le lien du touriste étranger avec les grandes marques italiennes
Les touristes apprécient et recherchent les grandes marques italiennes: Russes, Allemands et Français sont très attentifs au « made in ». Un étranger, s’il vient en Italie, veut acheter le produit italien fabriqué en Italie. Mais toutes les grandes entreprises, sans execption, produisent à l’étranger, notamment en Chine et à Taiwan, évidemment pour avoir des coûts plus bas. Bien sûr, il n’est pas facile de changer le système de la mode du jour au lendemain, surtout en terme de calcul coûts-bénéfices.
Y-a-t-il eu des changements dans le rapport entre Cefalù et le tourisme?
Dans le passé, Cefalù était habitué à un tourisme moyen-haut de gamme. Ces dernières années, l’expansion touristique a connu une réelle diversification: cela se voit aussi du point de vue de la confection et des achats des touristes même, qui se définissent selon un certain objectif. Donc nous aussi, au cours de ces soixante-sept années de présence, nous avons essayé de nous adapter à ces changements et donc à l’arrivée de différents types de clients.