ART ET CULTURE
Cefalù, un concentré d’histoire et de beauté
"Emblématiquement imprégnée d'auras arabes et normandes" (ainsi la décrivait Vincenzo Consolo) elle a un centre historique très caractéristique d'où émerge la cathédrale, un somptueux monument d'art sicilien-normand.
Un concentré d’histoire et de beauté. Suspendue entre la mer Tyrrhénienne et les Madonies, Cefalù (patrimoine de l’Unesco) est dominée par l’imposant profil de son Rocher. C’est un des lieux les plus suggestifs et mystérieux de la Sicile mais aussi un des plus beaux Villages avec son enchevêtrement d’allées et de ruelles médiévales.
« Emblématiquement imprégnée d’auras arabes et normandes » (ainsi la décrivait Vincenzo Consolo) elle a un centre historique très caractéristique d’où émerge la Cathédrale, un somptueux monument d’art sicilien-normand, érigée en 1131 par Ruggero II, avec ses deux tours telles des flèches. À l’intérieur, comme un écrin précieux, elle conserve jalousement les mosaïques de l’abside centrale du Christ Pantocrator bénissant (1153), les fonts baptismaux de style roman, la croix de bois à deux faces peintes par Guillaume de Pesaro et la Vierge à l’enfant (1533) par Antonello Gagini. En annexe à la Cathédrale, le Cloître décoré de doubles colonnes avec des chapiteaux sculptés.
À ne pas manquer ensuite, la visite à l’Osterio Magno, complexe monumental du XIII siècle qui fut la résidence estivale des Vintimille, ou encore le fascinant lavoir médiéval, entièrement creusé dans la roche à l’embouchure de la rivière Cefalina, et le Théâtre Cicéron récemment restauré. Une promenade le long du cour Ruggero permettra au visiteur d’admirer diverses élévations architecturales, comme l’église du Purgatoire (1668) à l’intérieure de laquelle se trouve la dépouille du baron Enrico Piraino de Mandralisca, ou encore admirer la façade de l’église N-D des Douleurs sur la place Garibaldi, dont le clocher conserve à sa base les restes des anciennes murailles mégalithiques de la ville.
Le musée Mandralisca est pareil à un livre d’art, à l’intérieur sont conservées des œuvres qui vont du VI siècle avant JC jusqu’au XVII siècle. Une visite, en prenant son temps, donnera la possibilité au visiteur d’admirer les diverses sections, celle exposant la collection malacologique, la bibliothèque historique, la pinacothèque qui présente des icônes de l’école Crétoise Byzantine, des peintures du XVII siècle, mais ce qui attire le plus par leur beauté et leur notoriété sont le fameux portrait de l’Inconnu attribué à Antonello de Messine et le chef d’œuvre retrouvé de Sogliani, mais encore la section archéologique qui conserve le renommé cratère (vase) en forme de cloche. Une promenade à pied permettra de rejoindre le sommet du rocher la Rocca qui surplombe la ville d’où admirer un panorama à couper le souffle en surplomb de la mer Tyrrhénienne et visiter le temple de Diane, édifice mégalithique lié au culte de l’eau, ou encore partir à la recherche des traces préhistoriques de la ville de Ruggero dans les deux grottes, surnommées « des Juments » et « des Colombes », qui se trouvent sur le versant septentrional du rocher. À 15 kilomètres des habitations, entre châtaigniers, chênes et frênes, surgit le sanctuaire de Gibilmanna: à l’intérieur de l’ancien couvent, une riche bibliothèque et le Musée d’Art Sacré.